ALORS QU'ICI, TOUT VA BIEN

Portraits sensibles de territoire, en musique, en mots et en images.

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Matthieu Donarier : saxophones, clarinettes
Sylvain Lemêtre : percussions
Bénédicte Mallier : regard extérieur, dessins, photographies, mots

Jouer de la musique libre, n’importe où, avec ou sans préméditation, dans des lieux improbables devant des publics pas toujours prévenus. Pour provoquer des rencontres incongrues, des échanges inhabituels. Et puis raconter ça, en musique, en images et en mots pour tisser un portrait partiel et délicat des territoires arpentés.

Alors qu’ici, tout va bien nait de la rencontre entre des musiciens et une architecte-urbaniste qui, à cet instant, ne peuvent plus avancer sans questionner leur propre pratique. Sans la distordre un peu pour comprendre ce qu’ils font encore là, chacun, chacune. Sans la confronter au monde, si dur, aux paysages, si fragiles, aux gens, n’importe où. Ils partagent l’intuition que l’exploration des interstices, qu’il s’agisse de musique ou d’espace permettra d’ouvrir le champ des possibles.

Alors qu’ici, tout va bien émane du croisement de deux dispositifs portés en parallèle par Matthieu Donarier et Bénédicte Mallier. L’un, avec le projet « Au dehors » cherche à faire sortir la musique libre du cadre de la salle de concert. L’autre, à travers des démarches de résidence in situ, cherche à saisir la relation sensible que les habitants entretiennent avec leurs espaces de vie et à en témoigner le plus justement possible. C’est au cours d’une de ces résidences qu’ils tentent pour la première fois, en compagnie de Sylvain Lemêtre, de mêler leurs approches.

Où s’en va la musique jouée sous 36°C sur un parking en bitume au milieu des tours ? Les fenêtres sont ouvertes, elle doit bien atterrir quelque part. Et si l’on jouait dans leur hall en fin de journée, on les croiserait peut-être ces gens ? Et si on s’installait devant l’école à 8h15 ? On se prend au jeu, et on comprend que cela peut marcher dans n’importe quel paysage : à l’orée d’un bois, au pied d’une éolienne, sur le parking d’un super u, dans une caserne en désuétude... Ils jouent, elle observe et discute.

On y croise tour à tour la retraite sportive, des oiseaux migrateurs, un agriculteur pas si conventionnel, des herbes folles, des nounous esseulées, des pompiers plantés là. Et on cherche les moyens de faire se rencontrer, dans l’instant, la musique, les êtres et les lieux.

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